J’ai l’impression que dire que l’on n’aime pas être enceinte est devenu de moins en moins tabou depuis quelques années. Je ne me suis jamais cachée, à part pour mon premier enfant, j’ai toujours eu des grossesses assez merdiques! Aucun souci médical non , mais j’ai le droit à tous les désagréments possibles pendant ces 9 mois: les vomissements pendant 4 mois, la balance qui s’affole, les pieds qui gonflent, les nausées permanentes, l’essoufflement quand je ramasse un stylo, la cellulite à mort, le malaise, le rat crevé dans la bouche, les insomnies, le fatigue, la constipation, le pipi dans la culotte quand tu éternues, les remontées acides, les difficultés à respirer, le manque de fer, la fatigue, pisser 48 fois par jour, la grosse rigolade et dans la seconde qui suit la chialade, la sciatique, être assise trop longtemps ça va pas, debout trop longtemps ça ne va pas non plus, et sur le dos c’est la suffocation assurée (je suis bien qu’allongée sur le côté mais socialement parlant c’est délicat). Je pourrais ajouter les vergetures, mais je ne sais pas par quel miracle j’ai été épargnée jusqu’à maintenant!
C’est beau la grossesse tiens! C’est une grosse arnaque ouais! J’envie tellement les futures mamans bien dans leur tête, en forme tout le long, qui continuent le sport, qui sont encore sveltes, souriantes et béates de bonheur. Je suis l’opposé, je me sens moche, grosse, bonne à rien, diminuée, gonflée de partout, envie de rien, envie de voir personne, je me sens impotente, je ne me supporte pas en photo, je fuis les miroirs, je n’aime pas l’image que je renvoie et j’ai juste envie de dormir et de me réveiller début janvier. Je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout épanouie. Une 4ème grossesse à bientôt 37 ans c’est dur, mon corps ne suis plus. Mon corps mais aussi ma tête. Ce mal-être prend le dessus, tout m’énerve, je veux retrouver mon rire, mon sourire, je n’arrive pas à trouver du positif dans tout ça, je subis ma grossesse et je n’ai qu’une envie c’est accoucher. Retrouver mon corps à moi, rien qu’à moi, ne plus être deux…